Rencontre avec Jean-Marc Caimi et Valentina Piccinni

Le portrait proche et intime d’une ville au bord du changement. Istanbul, comme vous ne l’avez jamais vu auparavant.
Avec le livre Güle Güle («au revoir» en turc), loin des images stéréotypées et touristiques, nous vous emmènerons dans un voyage surprenant à travers les multiples microcosmes d’Istanbul pour découvrir les aspects les plus intimes et surprenants de cette immense ville, qui change rapidement et déborde d’énergie et de contrastes.
Les photographies du livre sont le résultat de nos rencontres avec des personnes d’une humanité fascinante et des lieux, des situations et des scénarios visuellement saisissants et inattendus.
La gentrification, la marginalisation des classes les plus pauvres, la discrimination croissante à l’égard de l’homosexualité, l’afflux migratoire massif de réfugiés syriens et le problème de la communauté kurde ne sont que quelques-unes des réalités qui sous-tendent les sujets représentés.
Le projet est principalement organisé en diptyques, avec un dialogue constant entre les images. La réalité est déconstruite et reconstruite, favorisant une interprétation libre.
Les prises de vues réalisées n’ont jamais été modifiées ni retouchées afin de renforcer ce que nous considérons comme l’immédiateté et la simplicité, une démarche cohérente avec l’approche que nous avons adoptée lors de ce travail.

Le projet Güle Güle a été présenté sous forme de maquette à de nombreuses reprises cette année, et le projet a reçu de nombreux prix:
Mention spéciale au Kassel dummy-book award
Shortlist au Luma Rencontres Dummy Book Award
Shortlist au Photoboox Awards – Photolux
Mention spéciale au Premio Marco Bastianelli
Lauréat du Prix découverte au Sony World Photography Award
Lauréat du Prix Gibellina PhotoRoad
Finaliste aux Voies Off Screening Nights
Finaliste aux Warsaw Photo Days

Le projet Güle Güle sera également présenté à la prochaine Biennale de Mannheim «für aktuelle Fotografie» à travers l’exposition d’une sélection de diptyques imprimée en grand format. L’exposition, dont le commissaire est David Campany, a pour titre When images Collide et se tient au musée Ailhelm-Hack.

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Rencontre avec Franco Fontana

On connaissait de Franco Fontana, ses paysages ou ses marines, dans lesquels il fit œuvre de composition, une composition ample et coloriste où l’épure graphique fit loi et dont le livre Skyline apparut en 1978 comme un aboutissement.. Le sujet des métropoles américaines accompagnées de leur inévitable tumulte urbain semblait a priori aller à l’encontre de la cohérence de son œuvre antérieure à la belle ligne et aux aplats chromatiques soignés. Qu’allait-il donc quérir dans les grandes métropoles américaines lors de ses différents voyages étalés de 1985 à 2001 ?
Alors que ses compositions habituelles sont d’un classicisme régulier, lisible et articulé, ses images américaines sont indéniablement empreintes d’italianité avec le goût pour l’harmonie et l’équilibre géométrique des pères de la Renaissance, la construction des fonds urbains de Masaccio, voire la composition mathématique d’un Piero della Francesca. Dans le même temps ses photographies puisent simultanément à la source graphique de la Straight Photography et à la source coloriste du Color Field Painting.
Le graphisme des scènes les aplatit et ressert leur profondeur de champ. Fontana entend rester en surface. Les bandes colorées des paysages d’autrefois deviennent ici des plans étagés.
Le choix du plan d’ensemble fait des personnages des silhouettes esquissées plus que des individualités confrontés à la lumière des villes, aux reflets, aux vitrines, au mobilier urbain qui lui permettent d’exprimer son talent de coloriste.
« Lors de mes séjours aux USA, j’ai reconnu mon idée du paysage urbain, j’ai trouvé ce qui déjà était en moi et j’ai rassemblé ce que j’avais semé depuis longtemps »

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Rencontre avec Yves Trémorin

Figure de la photographie contemporaine française, d’abord connu dans les années 1980 pour faire partie du mythique et sulfureux trio Noir Limite (avec Florence Chevallier et Jean-Claude Bélégou), Yves Trémorin construit depuis plusieurs décennies une œuvre rigoureuse dans ses procédures comme ses procédés.
Dans une pratique à l’origine autant qu’à la marge et au cœur de son travail, il n’a eu de cesse, depuis plus de 40 ans, de photographier sa compagne Monique. Plusieurs séries ont ainsi vu le jour, souvent exposées ou reproduites de façon parcellaire : Les Amants magnifiques, Chambre close, Un dimanche ou encore Monica. Elles sont enfin publiées intégralement dans cet ouvrage, accompagnées de nombreuses photographies inédites des années 1980 et 1990, sélectionnées avec Yves Trémorin dans ses archives, montrant leur processus de travail comme autant d’esquisses et de croquis préparatoires.
À travers la pratique photographique intime de l’artiste, qui construit le portrait “de Monique à Monica”, compagne, actrice ou mythe, ce livre montre comment une relation amoureuse et photographique a constitué les prémices des axes majeurs de son œuvre.
Ce livre, né sur une proposition de Caroline Bénichou (galerie VU’), est préfacé par Michel Poivert.

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Rencontre avec Delphine Parodi

La catastrophe nucléaire de Fukushima a durablement bouleversé les relations autrefois intenses entre les individus, leur communauté et les cycles de la nature. Comment vivre alors dans un nouvel environnement sous la menace constante de taux de radiation élevés ? Comment exister lorsque la simple liberté de vivre au présent a été supprimée, quand sensations et perceptions charnelles ont été ébranlées et que les liens unissant une communauté à son environnement ont été compromis ?

Telles sont les questions qu’évoque ce livre, avec pudeur et délicatesse, dans un dialogue à plusieurs voix. Installée au Japon depuis 2010, la photographe française Delphine Parodi se rend à Fukushima pour la première fois durant l’été 2012. Pendant sept ans, elle y retourne régulièrement, aussi bien à l’intérieur de la zone d’évacuation forcée de 20 kilomètres autour de la centrale que dans les « trois pays » de la préfecture de Fukushima. Elle photographie, écoute et recueille les témoignages des personnes évacuées. Ses images réalisées avec un appareil moyen-format, présentées sous forme de diptyques, font dialoguer paysages intimes, souvent insondables – rivières, montagnes, lacs, forêts, carrefours, bancs isolés… – et portraits d’habitants, le corps à la jonction entre intérieur et extérieur, comme un vecteur de conscience de l’environnement. Ses images suggèrent l’altération de leur rapport à ces lieux aussi bien que l’importance de la mémoire individuelle.

La romancière et poétesse japonaise Yoko Tawada, qui vit en Allemagne, a elle aussi entamé un travail à la suite de la catastrophe. Delphine Parodi et Yoko Tawada se rencontrent à Berlin en décembre 2012. Elles décident d’unir leurs voix. Yoko Tawada se rend à son tour à Fukushima et rencontre les personnes que Delphine Parodi a photographiées. Elle écrit les 24 poèmes publiés dans ce livre, en allemand d’abord, avant de les traduire elle-même vers sa langue maternelle, le japonais, puis qu’ils soient ensuite traduits vers le français et l’anglais. Ce sont des poèmes qui empruntent à la fois à l’esprit japonais et à une langue très contemporaine, guidée par les situations et les voix qu’elle a patiemment captées.

Yoko Tawada et Delphine Parodi feront encore plusieurs voyages à Fukushima, le plus souvent séparément, ensemble à l’été 2015, mais avec la même nécessité, celle d’écouter les habitants, ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils continuent à vivre, portées par la responsabilité commune de mettre en mots et en images cette somme d’événements individuels.

Combinant diptyques photographiques, poèmes et témoignages en quatre langues, Out of Sight est le fruit de ce projet à long terme. Naviguant entre le visible et l’invisible, ce livre donne forme à ce qui reste une menace constante mais imperceptible, et se veut un rappel à la conscience collective en ces temps incertains.

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Rencontre avec Irène Jonas

Enfant, il y a les visages graves et parfois douloureux des adultes qui se taisent quand elle entre dans la pièce, puis des phrases qui arrivent par bribes au fil des ans. Des noms et des lieux qui s’inscrivent dans le souvenir avant même de savoir à qui ou à quoi ils correspondent. Dans cette quête photographique menée entre 2018 et 2020, le fil conducteur est le nom de ces lieux marqués par l’Histoire : Munich, Dachau, Prora, Nuremberg, Prague, Terezin, la Tanière du Loup…

En partant d’un tirage noir et blanc qu’elle rehausse à la peinture à l’huile, l'auteure accentue l’absence de repères entre passé et présent, la confusion entre rêve et réalité pour fusionner mémoire intime et mémoire historique.

Sociologue et photographe indépendante, Irène Jonas est membre de l’Agence révélateur depuis 2016. En 2018, elle a reçu le premier prix FotoMasterclass.

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Rencontre avec Thierry des Ouches

Thierry des Ouches est photographe, écrivain, et un observateur incomparable du temps. Il s’est fait connaître du grand public en 2004 en exposant des portraits géants de vaches sur la très chic place Vendôme, à Paris.

C’est en pur autodidacte qu’il appréhende depuis toujours son médium de prédilection, l’image, faisant preuve dès ses débuts d’un regard très personnel et d’une détermination rare qui l’ont fait être remarqué, admiré, soutenu par des pairs prestigieux, dont Elliott Erwitt et Jeanloup Sieff.

L’œuvre de Thierry des Ouches, subtilement nostalgique et poétique, célèbre la beauté délicate d’un monde qui va pianissimo. Un « exotisme de proximité », pour reprendre ses mots.

Dans ses images, le photographe révèle avec simplicité l’intensité fragile de ses sujets, portraits d’inconnus ou paysages familiers. Comme le note l’écrivain Philippe Delerm : « C’est comme ça dans les photos de Thierry des Ouches : les sensations débordent des images. » Il ne photographie pas, en effet, des sujets, il capte l’esprit des lieux, des êtres et des choses et nous donne à percevoir leurs éloquents silences.

Devenu maître dans cet art de saisir les silences et de figer le temps, Thierry des Ouches capte les plus fines variations de lumière, les moindres détails d’une situation, laissant deviner son goût de l’ordinaire et des petits bonheurs quotidiens, et plus encore sa passion des matières et de la couleur. Une constante dans l’ensemble de son travail.

On se surprend ainsi, au fil des pages de Silences, à s’émerveiller des arabesques d’un tuyau d’arrosage, à être ému par le sort de carcasses de voitures livrées à la rouille, bouleversé par le regard de grands singes muséifiés, à éprouver le mystère d’un dédale de rails se fondant dans les brumes. Des visions fugaces, saisies dans une même alchimie de couleurs et nimbées d’un même silence méditatif, qui donnent à ce livre une profonde et envoûtante unité.

Mais c’est surtout un sentiment d’impermanence et de fragilité qui traverse ce livre parcouru d’objets abandonnés, sur lesquels le temps a posé sa marque. Un sentiment renforcé par l’utilisation d’une palette de couleurs hivernales, si caractéristique de l’œuvre de Thierry des Ouches. La signature de l’artiste.

"Silences" est un recueil de haïkus photographiques, un « memento mori » poétique et salutaire.

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Rencontre avec Michaël Serfaty

Michaël Serfaty est gynécologue. Depuis 30 ans, il accueille des femmes dans son cabinet. Il est également photographe. Au fil des années, il a recueilli les mots des femmes, des phrases de peine, de tristesse, de souffrance, dans leur corps, dans leur vie, dans leur cœur. Des phrases qui le bouleversaient. Il a ouvert un cahier et y a déposé ces mots pour en faire des images, avec ses photographies, mais aussi avec de l’encre, du fil, de la peinture... Le cahier est devenu un objet énorme, gonflé de secrets, de hontes et de blessures. Impossible à tenir, ni à parcourir. Il lui avait échappé. Michaël Serfaty ne trahit pas, il témoigne, il ne révèle pas, il s’insurge, il ne dévoile pas, il crie « je vous écris avec la chair des mots »
— Sylvie Hugues

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Rencontre avec le collectif MYOP

Une chronique photographique, conçue comme une ligne, pour documenter ce moment historique. Une réponse artistique, plurielle et collective pour faire mémoire du temps commun de la pandémie et du confinement. Dès l’annonce du confinement en France, le 16 mars 2020, les photographes de l’agence MYOP ont ressenti la nécessité de documenter cet événement historique. Pendant toute sa durée, soit 56 jours, ils ont photographié les territoires où ils se trouvaient enfermés et contraints, attentifs à l’impact de la Covid-19 sur leurs environnements. Chaque jour, des images ont été publiées sur leur fil Instagram, formant une fresque de 465 photographies reproduite in extenso au dos du leporello. De ce corpus ils ont extrait 56 images, une par journée, redessinant la chronologie de ces jours à l’horizon suspendu. Michel Poivert s’en est librement inspiré pour rédiger une série d’antilégendes photographiques. Chaque jour… sine die.

 

Michel Poivert: Antilégendes, extraits

Un événement long de 56 jours comme une bande passante de l’existence : il n’y a pas d’icône du confinement durant la crise sanitaire, pas de visage emblématique, de fait marquant, soit une drôle de guerre où la répétition des jours ressemble à une errance.
Le concert de regards des MYOP joue une partition dissonante, un dodécaphonisme visuel de points de vue, de scènes variées que relie pourtant une atmosphère, c’est un kaléidoscope, une prose optique – en littérature, on dirait : une parataxe.
Tout se résume à cela en termes d’espace : le dedans et le dehors, les nouveaux rituels permettant de quitter pour une durée déterminée son logis, une rythmique animale du foyer et de la quête de nourriture, le spectacle d’une réduction des formes de sociabilité.
Elle est peut-être l’icône manquante : le marcheur ou la marcheuse masqué(e), la figure altière mesurant l’espace de son pas, pressée, occupée, en deuil du flâneur moderne, arpenteur du périmètre autorisé, horloger du temps autorisé – la rue devenue quartier de haute sécurité.
Le monde se réorganise sur une injonction familière au photographe: la bonne distance; l’optique permet de la mesurer autant que le déplacement de l’appareil ; là, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise distance, il y a la distance juste et non juste la distance.
Cadavre exquis: en repliant la première image, laisser dépasser un détail qui sera l’amorce de la prochaine image, jeu surréaliste conjugué ici à l’art du cut-up – Sine die est une forme poétique mutante.
France populaire: ceux qui n’ont pas de toit, les métiers invisibles, les indifférents aux règles, ceux qui vivent entre quatre murs, les visiteurs de l’espace public sont souvent ceux d’une France déclassée, le confinement comme retour du refoulé.

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Rencontre avec Pierre de Vallombreuse

Perdus aux frontières du nord de Bornéo, de l’archipel des Célèbes en Indonésie et du sud des Philippines, naviguant sur les mers de Sulu et des Célèbes, des milliers de nomades de la mer de Badjao voient leur mode de vie menacé, tout comme leurs cousins sédentaires et toutes les populations de la région qui vivent de la pêche sur les hauts-fonds. Des millions de personnes sont concernées. Dans cette région, véritable poudrière, où les pirates, les extrémistes musulmans désormais liés à Daesh, les policiers corrompus, les trafiquants de toutes sortes (humains, drogue, cigarettes, armes...), ces quelques milliers de nomades apatrides tentent de survivre, victimes de ces groupes armés.

Depuis 1986, Pierre de Vallombreuse est le témoin infatigable de la vie des peuples indigènes sur les cinq continents. Il a créé une collection photographique unique de 42 peuples en constante évolution, rendant hommage à la précieuse diversité du monde.

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Rencontre avec Hélène David

Noces ou les confins sauvages est un récit photographique, une invitation au déploiement des corps, à l’expérience sensorielle, à l’écoute de l’invisible. Depuis la nuit des temps, le littoral sauvage est le lieu où dialoguent la mer, les bêtes et les hommes. Cet espace de porosités et de rencontres avec la nature méditerranéenne a inspiré bestiaires et mythologie. Noces ou les confins sauvages, récit contemporain et fabuleux, raconte au fil des pages l’histoire d’un devenir commun, enchanté et vulnérable.

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Rencontre avec Laurence Aëgerter

C’est en révélant l’envers du réel dans un geste de réappropriation, que Laurence Aëgerter, artiste plasticienne née en 1972 à Marseille, construit ses histoires. L’appropriation de cette matière protéiforme – dictionnaires, livres d’histoire, images d’archives ou glanées sur internet, objets d’art, musées – agit sur son imagination et ouvre la voie à nombre d’expériences : photographies, livres d’artistes, installations in situ, tapisseries, projets collaboratifs. L’autre, véritable alter-égo, joue un rôle majeur dans l’élaboration de son œuvre.

Cette monographie est publiée à l'occasion de l'exposition événement organisée au musée du petit Palais à Paris à partir d'octobre 2020. Suivront une exposition à Amsterdam au Musée de la Psychiatrie et une exposition au musée Réattu à Arles en 2021.

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Rencontre avec Laurent Weyl

Imposant bâtiment construit pour l’Armée américaine dans les années 1970, President Hotel fut pendant des années le plus grand et le plus moderne des bâtiments de Saigon où il abrita jusqu’à 2500 personnes.
Témoin de l’histoire du Vietnam des cinquante dernières années, cette carcasse architecturale en décomposition sera bientôt détruite pour faire place nette à des tours modernes et des centres commerciaux, tournant une page de l’histoire. Dans ce bâtiment, on joue avec des strates de temps. On navigue sur les souvenirs, on frôle les murs délabrés, les signes d’une vie passée sont encore en suspension. Les scènes de vie des derniers habitants sont comme déjà figées, et dans les couloirs, les ombres jouent à ranimer le passé.

Le livre est composé de 80 images et de deux textes révélant chacun une facette de la vie du President Hotel, qui a été détruit au moment au paraissait ce livre.
Le sujet President Hotel a reçu deux distinctions en 2014 :
– Lauréat du Prix documentaire VIPA (Vienna International Photo Awards) dans la catégorie professionnel.
– Mention «portfolio remarqué» pour le prix Scam Roger Pic.

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