Thierry des Ouches est photographe, écrivain, et un observateur incomparable du temps. Il s’est fait connaître du grand public en 2004 en exposant des portraits géants de vaches sur la très chic place Vendôme, à Paris.

C’est en pur autodidacte qu’il appréhende depuis toujours son médium de prédilection, l’image, faisant preuve dès ses débuts d’un regard très personnel et d’une détermination rare qui l’ont fait être remarqué, admiré, soutenu par des pairs prestigieux, dont Elliott Erwitt et Jeanloup Sieff.

L’œuvre de Thierry des Ouches, subtilement nostalgique et poétique, célèbre la beauté délicate d’un monde qui va pianissimo. Un « exotisme de proximité », pour reprendre ses mots.

Dans ses images, le photographe révèle avec simplicité l’intensité fragile de ses sujets, portraits d’inconnus ou paysages familiers. Comme le note l’écrivain Philippe Delerm : « C’est comme ça dans les photos de Thierry des Ouches : les sensations débordent des images. » Il ne photographie pas, en effet, des sujets, il capte l’esprit des lieux, des êtres et des choses et nous donne à percevoir leurs éloquents silences.

Devenu maître dans cet art de saisir les silences et de figer le temps, Thierry des Ouches capte les plus fines variations de lumière, les moindres détails d’une situation, laissant deviner son goût de l’ordinaire et des petits bonheurs quotidiens, et plus encore sa passion des matières et de la couleur. Une constante dans l’ensemble de son travail.

On se surprend ainsi, au fil des pages de Silences, à s’émerveiller des arabesques d’un tuyau d’arrosage, à être ému par le sort de carcasses de voitures livrées à la rouille, bouleversé par le regard de grands singes muséifiés, à éprouver le mystère d’un dédale de rails se fondant dans les brumes. Des visions fugaces, saisies dans une même alchimie de couleurs et nimbées d’un même silence méditatif, qui donnent à ce livre une profonde et envoûtante unité.

Mais c’est surtout un sentiment d’impermanence et de fragilité qui traverse ce livre parcouru d’objets abandonnés, sur lesquels le temps a posé sa marque. Un sentiment renforcé par l’utilisation d’une palette de couleurs hivernales, si caractéristique de l’œuvre de Thierry des Ouches. La signature de l’artiste.

« Silences » est un recueil de haïkus photographiques, un « memento mori » poétique et salutaire.

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