Rencontre avec Jean-Christophe Hanché

Les Enfermés est un ouvrage qui entraîne le lecteur sur l’autre face de notre société. En prison, en hôpital psychiatrique, en centre de rétention…
Basé sur les observations photographiques de Jean-Christophe Hanché, photographe et contrôleur des lieux de privation de liberté, le livre est instructif, choquant et sincère sur les conditions de vie souvent indignes, rapportées depuis ces lieux peu visibles. L’ensemble des images est corroboré régulièrement par des extraits terribles de lettres envoyées par les détenus au CGLPL, et par des extraits argumentés de rapports de visite ou de recommandations en urgence émises par le CGLPL.
Se dessine ainsi un «paysage de l’écart » que le livre donne à voir, la réalité brute des lieux où vivent les enfermés. Adeline Hazan, à la tête du CGLPL, signe une préface engagée, à l’image de l’action courageuse qu’elle y mène. « Cet ouvrage se veut à la fois un vecteur d’information et un levier pour l’amélioration de la situation des personnes privées de liberté. […] À la lumière des images, des constats et des témoignages qu’il trouvera dans ce livre, j’invite le lecteur à se demander si les conditions d’enfermement qu’a connu la France au cours des dix dernières années préparent de manière pertinente un retour des « enfermés » à la liberté. »
— Adeline Hazan

« Accéder ainsi aux lieux d’enfermement, aussi longtemps que nécessaire, sans restriction d’accès, est une chance rare dans ma profession de photographe. Je me le répétais sans cesse afin de rendre compte de ce que je voyais au plus près, au plus juste, sans en rajouter ni en soustraire. […] L’immersion sensible dans la plupart de mes photographies n’est pas due à mon audace ou à un engagement téméraire mais uniquement à tout ce temps, invisible et patient, de rencontre avec les personnes qui deviennent les sujets de mes images. Si l’enfermement est malheureusement le principal moyen de punir, il n’en reste pas moins le plus excluant. C’est à l’écart du monde que les personnes privées de liberté poursuivent leur vie, rendant leur future réinsertion d’autant plus délicate. […] Photographier ces personnes permet de les sortir de l’invisibilité au monde extérieur, de tourner leur situation vers un extérieur salutaire, mettant ainsi en exergue leurs droits fondamentaux. »
— Jean-Christophe Hanché.

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Rencontre avec Mathias Depardon

Transanatolia est une pérégrination aux confins de l’Anatolie. Pendant 5 ans, Mathias Depardon photographie la nouvelle Turquie, jusqu’aux confins de l’Azerbaïdjan et du Xinjiang où la Turquie reste la « mère patrie » qui rayonne et diffuse son soft power. Le morcellement de l’Empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale demeure un traumatisme et repousser les frontières permet de prendre une revanche contre une blessure historique.

Ces lieux reculés aident à comprendre les grandes mutations qui agitent la région. À travers des portraits, des paysages, Mathias Depardon sonde un pays tiraillé entre modernisation à tout crin et réminiscence ottomanes. La « Nouvelle Turquie » du président turc Recep Tayyip Erdoğan au pouvoir depuis 2003, c’est l’affirmation d’une puissance et d’une ambition.

Grace à sa situation géographique stratégique et son histoire impériale, la Turquie veut jouer un rôle central dans la marche du monde. Erdoğan se voit en calife d’un vaste espace turco-islamique dont les contours, « les frontières du cœur », évoquent un passé mythifié. Le morcellement de l’Empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale demeure un traumatisme et le leader turc impose un État autoritaire, paternaliste et policier pour reconquérir les territoires perdus. La méthode est souvent brutale. La transformation de la société qu’il impose est radicale. Dans ce livre Mathias Depardon tente d’imager les frontières du cœur évoqué par le Président turc.

Pour sonder « l’âme turque » et percevoir toute la complexité de sa construction identitaire, il faut se projeter à ses frontières et même au-delà. En Azerbaïdjan ou en Crimée, la Turquie reste la « mère patrie ». Elle rayonne, diffuse son « soft power » des Balkans à l’Asie, de la mer Noire à la mer Rouge. Elle exporte ses machines à laver et ses séries télévisées, très populaires, dans des dizaines de pays. Son influence s’étend dans tous les anciens territoires ottomans et, au-delà, jusqu’aux confins de la Chine, en Asie centrale, lointaine terre d’origine du peuple turc.

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Rencontre avec Emmanuelle Bousquet

Quel est ce corps portant les traces de ma grossesse, de mes rondeurs ; de ma déformation corporelle où le moindre changement peut amener à une perturbation mentale ? Qui est cet autre avec qui je mute, nous nous retrouvons en osmose cellulaire ; à évoluer ensemble, à se parler à travers nos peaux , à se perdre, à se confier, à s’aimer, à se consoler ? Et si je n’avais conscience de ma grossesse que par le regard de cet être ? Un regard qui vit la même histoire que moi. Serait ce la clef de l’évolution de mon corps qui m’appartient mais où je ne contrôle rien ? Car ensemble, nous pouvons nous défaire de la peur de l’inconnu et jouer avec nos émotions filtrées du dehors, devenant des souvenirs à partager, marquant nos peaux, soudant nos âmes, mon fœtus, ma chair. Dans une pièce obscure, où l’on voit transparaître une lumière tamisée, j’explore les liens entre la mère et l’enfant à naitre et les correspondances conscientes ou inconscientes lors des 9 mois de grossesse. Cette série picturale, très intérieure et poétique, quasi psychanalytique où les mères deviennent vestales vient d’une volonté de resserrer des liens entre la mère et son futur enfant. Ainsi, le regard se retrouve projeté dans des jeux de résonances entre deux corps différents mais liés par une magie inconsciente. Ces photographies évoquent une quête de la future mère et une quête de soi, où chacune s’approprie son corps à sa manière dans un univers échographique sombre où des corps quasi statuaires dialoguent avec solennité et puissance. « In Foetu » est un témoignage de la femme enceinte.
— Emmanuelle Bousquet

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Rencontre avec Charles Delcourt

Quand il débarque sur Eigg en 2015, Charles Delcourt ressent une forme de coup de foudre, comme un appel. À la fois pour les paysages magnifiques de cette île écossaise mais aussi et surtout pour le mode de vie, rude et engagé que développent les habitants devenus propriétaires de leur île en 1997. Au fur et à mesure de ses séjours réguliers sur place, il découvre et documente leur façon d’être, assortie d’un modèle énergétique original. L’île d’Eigg est maintenant en autonomie complète grâce aux ressources durables (hydroélectrique, éolien et solaire).

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Rencontre avec Anaïs Viand

1,8 kg de photographies, 427 photographes, 706 images.

Ce nouvel opus de notre curation annuelle reprend une large sélection de photographes publiés sur notre site fisheyemagazine.fr.

Par sa lecture non linéaire, sans chapitre et uniquement orientée par la sensibilité́ visuelle, cet ouvrage vous plongera dans une vision. Celle de Fisheye sur les auteurs, et celle des auteurs sur notre époque. Fruit de milliers d’heures de recherches, il façonne un chemin qui nous conduit aux limbes de notre imagination et de nos attentes. Parce que notre devoir est de faire ressentir et transmettre, nous avons pensé Fisheye Photo Review 2020.21 comme un guide, un cahier d’inspirations utile à tous : photographes en devenir et auteurs confirmés, passionnés de l’image et de l’art, explorateurs, et vous qui vous interrogez sur la vie...

Décrypter le monde, oui, mais comment ? En couleurs, et avec des angles et des expérimentations surprenants. Chacun des auteurs réunis ici offre pistes de réflexion et chemins d’évasion. Dans son ouvrage La Chambre claire, Note sur la photographie (1980), Roland Barthes affirmait : « Toute photographie est un certificat de présence. » Nous réunissons ici des artistes affirmant leur présence au monde, et témoignons, avec eux, de la nôtre.

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