Rencontre avec Raphaël Dallaporta

Équation du Temps restitue une expérience à la fois artistique et scientifique initiée en 2018 à l’Observatoire de Paris par le photographe Raphaël Dallaporta. Menée conjointement avec les chercheurs du Syrte (Système de Références Temps-Espaces) de l’Observatoire de Paris, l’expérience « Équation du Temps » vise à vérifier les différences entre le temps solaire vrai, indiqué par les cadrans solaires, et le temps solaire moyen, indiqué par les horloges. Alors que le méridien du temps solaire vrai est une ligne droite, le méridien du temps moyen a la forme d’un huit allongé.

Pendant un an, Raphaël Dallaporta a réalisé tous les jours au midi moyen une prise de vue de l’image du soleil entrant dans la salle Cassini de l’Observatoire de Paris. L’accumulation sur l’année révèle la courbe en 8 de l’équation du temps ∞ figuré par l’image du Soleil sur la Terre.

Chacune des 365 premières pages du présent ouvrage est centrée sur la position de l’image du Soleil lors de son passage au midi moyen local dans la salle Cassini de l’Observatoire de Paris (48°50’11’’N – 02°20’14’’E). Les prises de vue ont été réalisées par Raphaël Dallaporta au plus près de l’œilleton situé à 9,933 m à l’aplomb sud de la méridienne. De ce point de vue, l’image du Soleil apparaît circulaire, la perspective réduisant les variations de sa projection elliptique au cours de l’année. L’astronome et historien des sciences Denis Savoie expose dans les pages suivantes les principes de l’équation du temps, d’après le tracé de la courbe en huit lorsque la révolution de la Terre autour du Soleil au bout d’un an est accomplie.

Conçu comme un objet ludique flip book par le studio Kummer & Herrman, le lecteur découvre la courbe en huit qui se forme au fil des pages.
Dans la postface, l’astronome Denis Savoie expose les principes de l’équation du temps, d’après le tracé de la courbe en huit, la révolution de la Terre autour du Soleil au bout d’un an.

L’ouvrage a été réalisé dans le cadre du Prix Niépce Gens d’Images, dont The Eyes Publishing est mécène depuis 2019, en collaboration avec Picto Foundation.

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Rencontre avec Kourtney Roy

« Certains contextes indiquent si clairement nos intentions que nous n’avons même pas besoin de les exprimer pour être compris. Avec The Tourist, Kourtney Roy se distingue une fois encore comme une virtuose de la création contextuelle.

The Tourist contient toutes les marques de fabrique de Roy que nous aimons et attendons : l’autoportrait, une approche cinématographique, sa palette colorée bien particulière, ainsi qu’une tension entre le clin d’œil spirituel et l’atmosphère sinistre, la convention et le bizarre, le chic et le toc.
Nous découvrons aussi avec plaisir que les frontières entre la réalité et l’imaginaire sont brouillées. Mais la qualité hors pair de The Tourist tient à l’organisation méticuleuse du moment où nous quittons notre monde extensif pour pénétrer dans son monde intensif.
Roy crée une métaphore visuelle d’un univers que nous croyons connaître. Néanmoins, son emploi magistral de la juxtaposition nous souffle qu’il ne s’agit pas du monde que nous pensions. Les détails sont méticuleusement ciselés et agencés, les scènes, à la fois familières et étranges. Le masque de plongée au-dessus de la bouche d’où pend une cigarette, la serpillière du garçon de piscine abandonnée près d’un faux temple ; les mules en poils proches de l’eau ne sont jamais une bonne idée, de même les talons aiguilles sur le bord glissant d’un bassin.
L’effet global est celui d’un grand coup de marteau assené sur le cliché des vacances. D’après de nombreuses études, la plupart des gens préfèrent l’anticipation et le souvenir à l’expérience réelle de leurs congés. Voilà pourquoi les photos sont si importantes pour eux. Elles éliminent les déceptions et créent un souvenir nacré de plaisirs qui n’ont pas eu lieu.
Roy inverse le rituel en nous emmenant dans un décor apparemment glamour, mais qui en réalité est beaucoup plus proche de notre propre expérience : des coups d’un soir transformés en liaisons romantiques ; l’ennui qui pousse à vider une bouteille d’alcool selon une version extrême du cocktail savouré en bord de piscine ; la crème glacée qui fond et coule parmi les bijoux en toc ; une impression d’inquiétude, comme si quelqu’un allait crier « Requin ! », mais pas pour signaler la présence d’une baudruche en plastique turquoise…»

Del Barrett, extrait.

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Rencontre avec Tendance Floue

AZIMUT est une marche photographique de plus de 8 mois à travers le territoire français, menée en relais par 31 photographes et initiée par
le collectif Tendance Floue.
L’itinéraire de chacun est libre. Chemins creux ou routes goudronnées, lignes droites ou sinueuses, les marcheurs-photographes n’ont qu’un impératif à respecter : être à l’heure au rendez-vous fixé à celui ou celle qui lui succède.
À travers ces parcours, les photographes ont fait l’expérience paradoxale de la liberté et de la contrainte qu’offre la marche. Le ralentissement du temps, la soumission à la météo et l’épuisement du corps changent le rapport aux lieux traversés, aux paysages découverts, aux rencontres lors de ce lent déplacement.
Chacun des photographes a contribué au journal de bord collectif sur Instagram comme au carnet Moleskine transmis d’étape en étape.
Un choix de ces textes balise l’ouvrage conjuguant talent narratif et déambulation poétique.

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Rencontre avec Francoise Chadaillac

Françoise Chadaillac part au Québec en 1979 pour préparer une thèse, avec photos à l’appui, sur les espaces urbains. Sur place, elle est intriguée par de petites baraques en bois et autres véhicules recyclés qui, posés au bord de la route, proposent hamburgers, hot dogs et frites. Véritables institutions, on les appelle les « stands à patates frites ».
« Photographier ces “stands” m’a fait découvrir un phénomène de société, bien spécifique au Québec, véritablement ancré dans la vie des Québécois. Et comme me le dira quelqu’un au cours de mes rencontres : “Y a pas un Québécois qu’y a pas un stand à patates dans l’coeur ! ” À chacun son stand et sa meilleure patate, sa meilleure poutine, son meilleur hot-dog ou son meilleur pogo ! Mais surtout, j’y ai rencontré une petite parcelle d’humanité magnifique, simple, lucide, pleine d’humour, qui, nous parlant d’elle, nous parlait de l’humanité tout entière. Les paroles glanées au cours de mes prises de vue ont modifié mon projet et me sont apparues aussi indispensables que les images. »

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Rencontre avec Guillaume Zuili

C’est en 2017 que je découvre Corbeil, où le festival l’Œil Urbain présente mon travail Smoke and Mirrors », commence Guillaume Zuili. « En arrivant dans la ville, l’architecture si particulière m’a saisi d’un coup. Des bâtiments industriels du début du siècle dernier étaient là, en plein centre-ville. Ils étaient magnifiques. La ville s’était construite autour des Moulins de Corbeil. C’est ainsi que l’idée de travailler sur un patrimoine industriel est née. Je suis parti du centre avec le Moulin comme cathédrale, puis j’ai élargi mon cercle à d’autres industries, qui ont marqué l’empreinte de cette ville. Notamment Helio qui est une gigantesque imprimerie. Et puis d’autres qui sommeillent avant de disparaître. Ou qui ont disparu et dont les traces sont encore là. »

Pour son deuxième recueil publié par la maison d’édition, Guillaume Zuili s’attaque à un nouveau territoire urbain, celui de Corbeil-Essonnes. À l’invitation du festival « L’Œil urbain », qui rassemble à chaque printemps les grands noms de la photographie contemporaine, il s’installe en résidence pour l’année 2019. Utilisant tour à tour une chambre photographique, un appareil moyen format et un Olympus Pen, il crée des images protéiformes, interprétations surréalistes d’un patrimoine urbain marquant la géographie d’un territoire. Les formes se succèdent et s’enchaînent au fil des pages, déroulant une histoire cinématographique à l’ambiance polar.

Deux textes en préface et post-face seront signés par Christine Ollier, historienne de l’art qui a présenté plusieurs fois le travail de Guillaume Zuili, ainsi que Julie Corteville, conservatrice en chef du patrimoine et à la direction du service Patrimoines et Inventaire d’île de France.

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Rencontre avec Arnaud Vareille

« Pour guider ma quête, comme un clin d'œil au monde de la photographie, j'ai décidé de ne m'arrêter que sur les matières brutes noires ou blanches.
Mes pérégrinations m'ont conduit à la rencontre de la biodiversité, qu'elle provienne des mondes animal, végétal ou animal. »

(Extrait du texte d'Arnaud Vareille)

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Rencontre avec Dany Leriche et Jean-Michel Fickinger

Les derniers bouffons sacrés du Mali. Les Korèdugaw parodient et tournent en dérision toutes les figures du savoir et du pouvoir et remettent en question le pouvoir, les comportements sociaux, la sexualité et même le rapport à la mort. Ils sont en voie de disparition ! Le rire et la satire sont étroitement liés à la liberté d’expression, à la création, ils sont les garants d’une société libre et une porte ouverte sur la vie.

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Rencontre avec C. Delory Momberger et V. Bardawil

Christine Delory Momberger & Valentin Bardawil - Insurrection créatrice et photographie documentaire. À l’orée d’une crise sanitaire qui a fait basculer le monde, des histoires d’exils se rencontrent dans une geste croisant image photographique et forme théâtrale, portée par des jeunes acteurs migrants réfugiés et générant une création performante de l’ordre du soulèvement. Les deux auteurs vivent et expérimentent dans un « en-commun » artistique une insurrection créatrice qui se révèle être un vecteur de transformation de soi et de l’autre, d’attention sensible et d’action éthique et politique, où se nouent de nouvelles alliances de la photographie documentaire avec le monde, constituant de la construction d’une « démocratie sensible ». Utopie concrète, acte de résistance ouvrant à la mise en œuvre d’un art citoyen et participatif, créateur d’un monde nouveau.

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Rencontre avec Michaël Duperrin

L’Odyssée est l’histoire d’un homme mû à la fois par le désir du retour chez lui et par une insatiable curiosité qui le pousse à faire des détours, à rencontrer l’autre et découvrir le monde. Ulysse tient les deux bouts de son désir, au prix de dix années d’errance. C’est lui-même qu’il découvre au bout du chemin. Si cette antique histoire nous parle encore, c’est qu’elle traite de questions universelles particulièrement d’actualité : l’identité, l’altérité, l’hospitalité.

Michaël Duperrin se rend dans les lieux supposés des errances d’Ulysse. Le photographe voyage à travers des strates multiples, entre l’ici et l’ailleurs, le maintenant et l’hier, le réel et la fiction, à la recherche d’échos entre passé mythique et réalité présente. L’expérience durera dix ans, le temps que met Ulysse à retrouver Ithaque.

Odysseus, l’Autre monde retrace la première partie de cette Odyssée, et nous immerge dans le monde des dieux, des monstres, des Enfers et des sirènes. Les photographies sont tirées en cyanotype, un des premiers procédés de tirage photographique, qui doit son nom à sa couleur. Alors que nous voyons la Méditerranée et son ciel d’un bleu intense, le mot « bleu » n’existe pas dans la langue d’Homère. L’adjectif qui plus tard désignera un bleu foncé renvoie dans l’Odyssée au monde de la Nuit et des Enfers, c’est-à-dire à l’Autre monde.

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Rencontre avec Michel Eisenlohr

Michel Eisenlohr a mis en lumière le patrimoine fortifié des XIXe et XXe situé sur des territoires-frontières entre la France et l’Italie, camouflé dans le paysage ou au contraire impressionnant et majestueux tel des silhouettes de vigies. Au fil des saisons, de 2015 à 2020, Michel Eisenlohr a recherché l’autre histoire de ces lieux, celle, où la « grande » Histoire côtoie celle de l’infime. Où drame, intimité et mystère se rejoignent.

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Rencontre avec Guillaume Geneste

Guillaume Geneste est le créateur du laboratoire La Chambre Noire à Paris. L’un des derniers tireurs argentique en France et le compagnon de route de nombreux photographes… Dans ce livre, il nous livre ses réflexions sur le travail de tireur, sur les relations qu’il entretient avec l’artiste photographe, sur l’avenir de ce métier. Réflexions, anecdotes et entretiens avec de grands noms de la photographie internationale (Ralph Gibson, Duane Michals, Sid Kaplan ou Howard Greenberg…), tout autant que des photographes français jeunes ou plus anciens (Arnaud Claass, Gabrielle Duplantier, Valérie Belin, Jo Terrien…), nous font entrer dans les coulisses du métier de tireur.

L’occasion de recroiser le chemin et les photographies de Jacques Henri Lartigue, Klavdij Sluban, Denis Roche, Bernard Plossu, Henri Cartier-Bresson, Martine Franck, Pierre de Fenoÿl, Sabine Weiss, Anne-Lise Broyer et tant d’autres encore…

Un livre sans précédent, ni technique, ni théorique, mais un livre de passion et d’émotion qui fera référence sur le sujet ; préface de Marc Donnadieu, texte d’Anne Cartier-Bresson « La pierre infernale de Désiré van Monckhoven », entretien de Guillaume Geneste par David Fourré, photos en noir et blanc.

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Rencontre avec Shiraz Bazin-Moussi

Lorsqu’elle était enfant, Shiraz Bazin-Moussi passait ses vacances d’été en famille sur les îles Kerkennah, un archipel tunisien rural et préservé, qui vit naître Farhat Hached, leader indépendantiste assassiné en 1952.
Il y a quelques années, elle découvre que Google a oublié de « maper » une des îles de l’archipel et que celle-ci a disparu ! Depuis, l’oubli est réparé mais la photographe est retournée sur les traces de son enfance, à la recherche des images que sa mémoire a estompées, tout comme l’ont été les images officielles du récit national tunisien au temps de la colonisation, puis de la dictature.

« Lorsque, des années plus tard, j’ai pris la décision d’entamer ce travail, j’avais en tête des images, des rencontres, des lieux… J’ai fait le voyage avec ce qu’il restait de mon regard et de mes sensations d’enfant – de loin mes souvenirs de vacances les plus intenses et les plus joyeux. L’aventure commençait par le trajet en voiture où s’entassaient enfants, adultes et bagages mal ficelés. Il y avait aussi ces serviettes humides coincées dans les portières pour estomper le soleil brûlant, les discussions sans fin pour savoir qui occuperait les places près des fenêtres… Je ne sais par quel miracle nous tenions à neuf dans une voiture prévue pour cinq. Nous étions bruyants, insouciants, libres et heureux. Bien sûr, quand adulte j’ai retrouvé Kerkennah, il ne restait plus grand-chose de ces souvenirs d’enfance, mais la petite fille en moi était encore là, toujours avec le même besoin de liberté. »

En recourant au procédé du tirage Fresson, Shiraz Bazin-Moussi parvient à donner à ses photographies des couleurs subtilement oniriques, en résonance parfaite avec sa démarche qui concilie la quête de l’insouciance enfantine avec celle de la mémoire d’un pays qui a été privé d’images. Avec cette série, elle interroge aussi les liens entre cartographie et pouvoir.

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