On connaissait de Franco Fontana, ses paysages ou ses marines, dans lesquels il fit œuvre de composition, une composition ample et coloriste où l’épure graphique fit loi et dont le livre Skyline apparut en 1978 comme un aboutissement.. Le sujet des métropoles américaines accompagnées de leur inévitable tumulte urbain semblait a priori aller à l’encontre de la cohérence de son œuvre antérieure à la belle ligne et aux aplats chromatiques soignés. Qu’allait-il donc quérir dans les grandes métropoles américaines lors de ses différents voyages étalés de 1985 à 2001 ?
Alors que ses compositions habituelles sont d’un classicisme régulier, lisible et articulé, ses images américaines sont indéniablement empreintes d’italianité avec le goût pour l’harmonie et l’équilibre géométrique des pères de la Renaissance, la construction des fonds urbains de Masaccio, voire la composition mathématique d’un Piero della Francesca. Dans le même temps ses photographies puisent simultanément à la source graphique de la Straight Photography et à la source coloriste du Color Field Painting.
Le graphisme des scènes les aplatit et ressert leur profondeur de champ. Fontana entend rester en surface. Les bandes colorées des paysages d’autrefois deviennent ici des plans étagés.
Le choix du plan d’ensemble fait des personnages des silhouettes esquissées plus que des individualités confrontés à la lumière des villes, aux reflets, aux vitrines, au mobilier urbain qui lui permettent d’exprimer son talent de coloriste.
« Lors de mes séjours aux USA, j’ai reconnu mon idée du paysage urbain, j’ai trouvé ce qui déjà était en moi et j’ai rassemblé ce que j’avais semé depuis longtemps »

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