• Julien Gester avec la contribution de Jakuta Alikavazovic
  • 56 pages
  • Ouvrage broché
  • 978-2-330-15644-2
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Cette fin du monde nous aura quand même donné de beaux couchers de soleil

De la rencontre avec Julien Gester est née cette nouvelle série aux allures de zine, qui permettra de faire émerger une création jeune et singulière, en passe de s’établir dans le paysage artistique contemporain.

“Nous avons passé tout ce temps à regarder les mêmes choses, et pourtant cela ne veut pas dire que nous avons vu les mêmes choses”, dit en substance l’un des deux courts textes de la romancière Jakuta Alikavazovic qui, à l’invitation de Julien Gester, encadre ses photographies sans pour autant les décrire ou les circonscrire. Ainsi, le récit étrange et souterrain qui se tend entre les images, au gré de leurs associations, n’a pas de lieu et n’obéit ni à une géographie ni à un sujet délimité qui permette d’en dérouler le fil conducteur. Ces photographies ont bien été produites sur un mode strictement documentaire et contemplatif, en Europe de l’Ouest et de l’Est, en Asie et en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud, sur des années. Si chaque cliché est ancré dans une réalité précise, l’ensemble ne rend pas compte d’un territoire ou d’un temps en particulier, mais bien d’un regard grand ouvert sur le monde et ses ambiguïtés, une attention aux lumières et aux couleurs, aux rencontres, aux archétypes et aux accidents.

À l’image de son mystérieux titre, Cette fin du monde nous aura quand même donné de beaux couchers de soleil se déploie sous la forme d’énigmatiques diptyques qui cheminent de l’indécision d’un instant capté à l’autre. Ainsi se laisse deviner une multitude de narrations et de fictions possibles, esquissées par le déroulé du livre, mais qu’il revient à chacun de recomposer ou d’inventer. Comme si ce qui s’y donne à voir du réel y était secrètement hanté, tremblé par l’imaginaire de ceux qui l’habitent, ou l’inconscient de celui ou celle qui le regarde.