- Émilie Hautier (texte, photographies)
- Pascal Dibie (texte)
- 104 pages
- Livre relié cartonné
- 978-2-35428-188-5
Au rendez-vous des Robins — Vie d'un bistrot de campagne
Émilie Hautier découvre Ginette et son café l’été 2005. Dans cette cour, un coq à une patte, quelques chats plus ou moins errants, et quelques habitués. Chacun y avait une place. Elle y est revenue chaque été pendant une dizaine d’années, tentant d’apprivoiser les frontières poreuses entre le lieu de sociabilité et le lieu de l’intime, et cette matrone, maîtresse-femme, puissante et sensible.
Puis, au décès de Raymond, le mari de Ginette, Émilie Hautier a senti l’urgence de commencer ce travail photographique : pour témoigner ce qui se passe là, raconter ces solitudes brisées, cette humanité brute, ce monde, rural, rude et tendre, qui tend à disparaître.
Elle est revenue, à l’hiver, à l’intérieur, souvent, et au fil des saisons elle a fini par faire partie de ce lieu-là, elle aussi.
Dans de nombreux villages aujourd’hui, les cafés ferment, un lieu de la sociabilité rurale disparaît. « Dame Ginette » résiste.
Pascal Dibie, fin analyste des espaces campagnards, est sensible lui aussi à cet « endroit où on peut pour un temps clore ou plutôt enclore son monde, juste de façon à ne pas s’en échapper totalement tout en le quittant un peu quand même […]. Petit bistrot du fond des bois qui inquiète le passant mais rassure les présents, qui sent l’humus et la disparition, bistroquet des lisières et des écluses qui réchauffe les mariniers et inspire Simenon, bistrots des bords de ville qui abreuve sa marge, établissement reconnu du centre-ville, partout on rejoint un bistrot ou son homonyme le café comme on gagne le paradis. »
Les photos d’Émilie Hautier et le texte de Pascal Dibie suggèrent cette atmosphère chaleureuse, rassurante et pourtant empreinte de solitude, souvent au bord d’une dérive. C’est une atmosphère qui est donnée à ressentir, c’est un récit de ce monde en marge, rural, rude et tendre.